vendredi 13 janvier 2012

Des filles et de leur mère


Voici deux livres récents où le sujet central est une fille qui parle de sa mère, qui évoque leur relation. Ce qui est loin d'être simple dans un cas comme dans l'autre.

Le premier est une autobiographie de Delphine de Vigan ayant pour titre "Rien ne s'oppose à la nuit". Elle essaye de comprendre qui était vraiment sa mère, et quelles douleurs ont fait qu'elle était ainsi; en cherchant à retracer la vie de sa mère, c'est aussi sa propre vie et celle de sa famille qu'elle analyse petit à petit sous un nouveau regard. Et si cet exercice est loin d'être simple, il y transparaît tout l'amour d'une fille pour sa mère.





Le second est un roman de la suédoise Maria Ernestam qui commence ainsi: "J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept quand j'ai mis le projet à exécution". C'est ce que confie Eva, la narratrice, dans le journal que lui a offert sa petite-fille pour ses 56 ans. Pas d'amour filiale dans "Les oreilles de Buster", quoique la face blanche d'Eva s'oppose parfois à sa face noire. Petit à petit, elle va coucher sur le papier sa vie de petite fille puis d'adolescente qui a une mère tyrannique et égoïste. Candeur et perversion se mêlent, nous plongeant avec délice dans ses mémoires. Mais écrire la aussi n'est pas toujours chose tranquille, Sven (le mari) se demande se qui peut bien pousser sa femme (à son âge) à écrire dans un carnet. Alors, bien souvent, elle le fait le soir, avec un bon verre de vin. Il y a aussi les voisines, sa passion des roses, son mari qui veut faire des travaux dans la roseraie... L'intrigue est saupoudrée d'humour, et de petites touches nous rappelant que nos choix, nos hésitations, nos erreurs, nos retournements, mais aussi des forces extérieurs, nous forgent, nous modèlent, plus ou moins à regret.

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